Nouveau portrait .
Merci beaucoup à Céline d’avoir accepté mon invitation à témoigner.
Un témoignage qui transpire la douceur et la bienveillance.
Belle découverte!
Parle-nous de toi, qui es-tu ?
Hello Je suis Céline, j’ai 34 ans bientôt et je suis maman depuis 1 an.
Ma passion est d’aider les gens et notamment les femmes, à adopter un regard plus bienveillant sur elles, à se respecter et à se débarrasser de ce qui leur pollue la vie pour enfin oser vivre leur vie idéale.
Je veux leur permettre de ressentir plus de paix intérieure et de vivre une vie plus harmonieuse et qui a vraiment du sens pour elles.
Je suis tellement amoureuse de la vie et de ses richesses, ça m’attriste de voir autant de gens frustrés et malheureux dans leurs conditions de vie actuelle, d’où la naissance de mon accompagnement…
Quel(s) diplôme(s) possèdes-tu aujourd’hui? Comment s’est déroulé ton parcours scolaire ?
J’ai eu un parcours scolaire sans histoire ou presque. Petite, j’ai voulu tout faire : prof d’Histoire, archéologue, coiffeuse, mécanicienne, prof d’espagnol, gérante d’un refuge animalier, juge pour enfants, hôtesse de caisse, styliste,… Si mes parents m’avaient écoutée, j’aurais fait 10 cursus différents pour pouvoir tout tester !
J’ai donc fait les cursus collège et lycée de manière classique. J’ai opté pour un parcours en bac Littéraire car j’adoooore les langues. Je n’aimais pas la philo et les lettres, pour moi, c’était barbant et l’écoute n’étant pas la qualité principale de mes profs, j’étais frustrée de constater que si je ne pensais pas comme eux, j’étais une petite punaise qui venait embêter le monde. Bref, je voulais être prof de français en Espagne, ou prof d’espagnol en lycée, alors j’ai passé mon bac puis je suis rentrée à la Fac.
En parallèle, j’ai décroché un contrat étudiant. Faut dire que selon ton cursus universitaire, tu as pleiiiin de temps libre, autant l’optimiser et gagner ta croûte ! Et là, je découvre le monde du commerce ! Je laisse tomber le contrat étudiant pour un CDD à mi-temps, tout en espérant réussir à passer mon diplôme. 2 ans plus tard, le DEUG en poche, je suis en Licence, mais le ras le bol se fait sentir ! Marre de l’ambiance des amphis et des filles à maman qui veulent pas te donner les cours parce que « t’es jamais là, t’manière ». En plus, à force d’échanger à droite à gauche avec des profs déjà installés ou en devenir, j’ai de plus en plus de mal à m’imaginer bossant pour l’Education Nationale.
Je plaque tout, je quitte la Fac et m’investis à 1000% dans mon job de conseillère de vente dans une grosse boîte hyper sympa.
Après 12 ans de commerce, j’ai eu besoin de faire valider certaines compétences pour mon projet pro de l’époque et pour me donner l’assurance d’un bon bagage, j’ai fait une demande de CIF CDD et ai obtenu mes financements pour entrer à l’EDHEC Business School, une des meilleures écoles d’Europe, passer un niveau bac +5 en Management. Ce n’était pas tant pour le diplôme car selon moi, on commence à saturer des diplômes qui ne veulent pas forcément dire grand chose. Je voulais faire l’EDHEC pour adopter un regard et une posture différente dans ma manière de vivre le commerce et le management. Sans aucun regret car ce n’est vraiment pas dans mon parcours créateur d’entreprise que j’ai appris une once de stratégie, de marketing, ou de finance !
Aujourd’hui, mon diplôme de l’EDHEC me permet de proposer des programmes de mentoring pour créer sa boîte ou la repositionner abordables et accessibles à tous. Tout le monde devrait pouvoir acquérir ces notions en créant sa boîte.
L’emploi pour toi, ça se passe comment aujourd’hui?
L’emploi, je me le suis créé moi-même.
A force de déconvenues, de constats désolants et un burn-out, j’ai fini par me dire qu’il allait bien falloir que je franchisse le cap de l’entrepreneuriat. J’en rêvais depuis 10 ans mais je n’osais pas. La crainte de la solitude, le fait que nous soyons finalement peu aidés, ou quand c’est le cas, mal accompagnés, bref, un jour, il a quand même bien fallu que j’accepte l’évidence : ma vie idéale, je ne pourrai la vivre que quand je serai libre de toute contrainte professionnelle que je n’aurais pas choisies !
Ma vie idéale, je ne pourrai la vivre que quand j’aurai accepté de la vivre, tout simplement. Et ma vie idéale ne ressemblait sûrement pas à me taper 1h de route pour aller bosser, à ne pas avoir de week-end en famille, ni à avoir mes congés en décalé de mon compagnon. Donc j’ai décidé que pour accéder à cette liberté de décision, j’allais monter ma boîte.
Et avant, tu faisais quoi ?
Avant, j’étais responsable de boutique dans une grande enseigne de prêt-à-porter. Je relevais les magasins en difficulté. Je suis une challengeuse. Sauf que quand le challenge est relevé, je m’ennuie, alors j’avais besoin d’autres choses.
J’ai ensuite été commerciale dans la Cosmétique Bio, puis j’ai été formatrice en commerce pour un public en réinsertion sociale et professionnelle dans un organisme qui bossait pour Paulo (Pôle Emploi).
Pourquoi ce(s) changements(s) ? Quel a été le « déclic » ?
Parce qu’y en a marre.
Y en a marre de nous prendre pour des billes et de limiter notre potentiel professionnel.
Y en a marre de nous faire croire que notre seul avenir possible par ces temps de crise, c’est d’accepter un job dont les conditions puent du bec.
Y en a marre de maintenir les gens dans un état de peur permanent en les amenant à surtout ne jamais remettre en question ce qu’ils ont, sous prétexte de tout perdre et de se mettre dans la mouise.
Et le coup de grâce a été mon expérience de formatrice où on me demandait d’enseigner le commerce les fesses vissées sur une chaise, où je bossais de 6h à 20h parce que je préparais tous mes cours hors temps de présence des stagiaires avec des livres par dizaine que j’avais du payer moi-même, où le discours des représentants de la formation était « Rejoignez notre formation, vous serez payés 650€ + vos frais de repas de 6€ par jour + vos frais de déplacements + vous conservez vos alloc ! » C’est une blague ? On les incite à s’inscrire en leur vendant les avantages et non la construction d’un vrai projet professionnel ensuite.
Bref. Une vraie mascarade bien que je sois ravie de constater que mon expérience les ait aidés puisque certains ont trouvé un emploi et réussissent très bien à vivre de leur métier malgré une vie personnelle très compliquée des années durant. Je suis vraiment touchée par leur bonne conduite du projet. Même si j’ai donc la preuve que mon accompagnement leur a permis de retrouver vie professionnelle et vie sociale actives, la condition de salariée n’était plus pour moi. Il était temps de me lancer, quoi.
L’orientation scolaire, ça s’est passé comment pour toi ?
Plutôt bien.
J’ai toujours voulu apprendre les langues, mes parents ont insisté pour que je fasse allemand afin d’être dans les meilleures classes. Quelle connerie, ce truc ! Bref, j’étais déterminée à faire de l’espagnol, j’suis une méditerranéenne dans l’âme. « Ok, mais tu fais latin ». Ok. Autant dire que mes notes en latin frôlaient le 2/20, si ce n’est le 1.
Puis j’ai été passionnée par la coiffure. Je voulais absolument faire un CAP. Refus catégorique de mes parents. « Passe ton bac et après tu passeras le CAP si tu veux » Et une amie de mes parents, coiffeuse sans diplôme, me confirmait qu’ils avaient raison alors bon, j’ai fini par me résigner. J’ai adoré mes années lycée même si franchement, certains profs méritent des claques !
Et tes parents alors, ils sont en accord avec tes choix/envies ?
Comme je le disais ci-dessus, mes parents n’étaient pas toujours d’accord mais ma mère ayant subi une orientation scolaire puis professionnelle qu’elle ne voulait pas et mon père étant un féru de son job, ils n’ont pas trop insisté pour me forcer la main. Ils ont compris qu’il était important que je m’épanouisse. Ils ont ensuite compris mon envie de travailler et ils n’ont pas cherché à me dissuader quand j’ai plaqué la fac pour la vente.
Je pense qu’ils étaient même un peu fiers de moi et de constater ma culture du travail, d’avoir l’audace de faire ce que je veux quand je veux. Je suis un oiseau libre depuis toujours, quel que soit le domaine de ma vie, je me fiche du qu’en-dira-t-on, et ils le savent. Alors ils me laissent faire mes choix en me soutenant et en me laissant vivre mon expérience.
Je n’ai jamais entendu de leur part de « Je te l’avais dit » et autres remarques qui tuent. Ils m’ont laissée être et me laissent encore être aujourd’hui.
Je leur en suis tellement reconnaissante, parce que sans leur attitude et leur bienveillance, je n’en serais pas là aujourd’hui à libérer le potentiel des autres…
Et ce n’est certainement pas le discours de mes profs qui m’auraient encouragée, bien au contraire…
Un mot à ajouter pour les jeunes d’aujourd’hui et leurs parents ?
Bien qu’ayant eu des parents bienveillants, ce n’était jamais facile de sortir du cadre.
A cause de quoi ? Ce fichu (j’vais être polie…) regard des autres. La critique est facile et les profs (pas tous, heureusement) ayant une culture de la note, de l’appréciation et du jugement, ont beaucoup d’influence sur le regard que vous porterez sur vous-même.
Sachez que vous avez des talents, que vous êtes une personne intéressante et qu’il y a forcément un domaine, un thème, des sujets qui vous passionnent ou vous passionneront !
Il y en a plusieurs ? C’est très bien ! Explorez ! Testez ! Vibrez même un court instant ! Il n’y a pas que les diplômes standards ! Il y a aussi tellement d’autres métiers que prof, médecin, ou infirmier ! Votre potentiel est juste énorme, vous pouvez accomplir tellement, ayez toujours conscience de ça. J’ai accompagné de nombreuses personnes parfois sorties du système, coupées de toute vie sociale et je vous garantis que chacun a des ressources. CHACUN A UN POTENTIEL.
Et pour les parents, je dirais que votre enfant a besoin de votre écoute et de votre soutien quoi qu’il se passe, quoi qu’il décide. La crise, toujours la crise, c’est des conneries. Elle est là car on se rend bien compte que notre monde est arrivé à certaines limites qu’il faut repenser. Dans mes accompagnements, j’insiste toujours sur le sens, sur le « pourquoi » on fait les choses.
Le but de votre enfant est qu’il s’épanouisse et trouve du sens à ce qu’il fait et dans sa vie. Et cette crise est en fait un excellent moyen de créer de nouvelles choses, de nouveaux métiers, plus passionnants, faisant sens pour votre enfant.
Faites-lui confiance. Il est beaucoup plus fort, créatif et talentueux que ce qu’il imagine.
Merci Céline pour ce témoignage plein de dynamisme!
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