Nous sommes à un an des élections présidentielles. Comme souvent, c’est l’heure du bilan. Voyons ce qui a changé en matière d’éducation lors de ce quinquennat.
La réforme des rythmes scolaires d’abord.
Elle a été annoncée très vite, dès le lendemain de l’élection. Elle a modifié le quotidien de millions de familles et restera très certainement le marqueur du quinquennat. Alors que jusque là les collectivités territoriales avaient été très peu concertées, la réforme des rythmes incarne « la montée en puissance du local dans l’organisation du temps scolaire ». Contraintes d’organiser les activités périscolaires, d’investir temps et argent dans les écoles, les collectivités sont désormais les « partenaires éducatifs du quotidien. »
L’implication locale a des conséquences très concrètes sur l’offre éducative, aujourd’hui différente d’un territoire à l’autre. Les écarts se creusent. Les inégalités s’intensifient.
Ce sont ces dernières années et cette réforme des rythmes scolaires qui ont rendu visible cette lente territorialisation de l’éducation.
Mais cela ne s’arrête pas aux écoles.
La réforme territoriale, la création des grandes régions aux compétences élargies et la nomination des recteurs aux pouvoirs étendus sont autant de signes du poids nouveau des territoires dans une Education Nationale de plus en plus éclatée.
De la même manière, la réforme du collège acte une plus grande autonomie des établissements et officialise en quelque sorte l’idée d’une offre de formations variable selon les villes.
Le quotidien de l’école se construit donc aujourd’hui autour d’un partage de responsabilités entre les autorités académiques et les collectivités. L’autonomie des universités et les évolutions très rapides de l’enseignement supérieur obligent le secondaire (collèges et lycées) à se transformer tout aussi rapidement. Les prochaines étapes seront certainement l’autonomie des établissements et la transformation du lycée et du bac en lien avec les exigences du supérieur.
Il serait-il très intéressant d’inclure dans ce processus de transformation un dialogue avec les entreprises afin de modifier les contenus de formation pour qu’ils répondent enfin aux besoins des territoires économiques régionaux. Cependant, l’école est-elle prête à créer du lien avec l’entreprise?
Attendons de voir si ces changements permettront d’améliorer ou non l’état de l’école…